En Afrique et au Moyen-Orient, beaucoup d’enfants n’ont pas accès aux livres et à internet. Les écoles numériques sont des bibliothèques scolaires numériques qui mettent les contenus pédagogiques au service des écoles les plus démunies. Notre objectif : offrir aux enfants un accès à l’éducation pour une véritable égalité des chances.
Fin 2016, 500 écoles numériques seront opérationnelles en Afrique et au Moyen-Orient. Plus de 130 000 enfants vont pouvoir en bénéficier ! Pour mieux comprendre le programme, revenons à ses origines.
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1. L’idée du projet
Convaincus que le numérique est une source de progrès, nous étions à la recherche de la bonne idée... Après avoir découvert le Raspberry, un petit ordinateur pas cher, performant et robuste, l’idée était en train de germer.
Le seul problème : comment amener du contenu pédagogique aux écoles ? -
2. Beaucoup de questions
Quelle utilisation du raspberry ? A destination de quel public ? Où ? Avec quels contenus ? Pour quel programme ? Si nous avions l’objet, il était difficile de savoir comment l’utiliser a des fins d’éducation numérique. -
3. Raspberry pi, « quesako ? »
C’est un ordinateur fonctionnant sous Linux développé en Opensource par la fondation Raspberry. Il ne contient pas de disque dur, ni de ventilateur mais plusieurs connecteurs (USB, HDMI, RJ45). Une carte SD fait office de disque dur. Il est performant et très économique : environ 30 euros. -
4. Réunion autour d’un burger
Comme souvent, les grandes avancées se font autour d’un bon repas. Cette fois-là, c’était burger-party. Les grandes lignes du cahier des charges étaient définies à l’heure de la digestion : un serveur autonome, un hotspot Wifi pour que les tablettes ou les PC puissent se connecter, un serveur web intégré pour présenter l’ensemble des contenus et l’utilisation des versions offline de Wikipédia. Pas de connexion internet, ni de mise à jour à distance, l’objectif était de faire simple et de permettre une utilisation peu importe les conditions. Une mise à jour s’effectue en début de chaque année scolaire, simplement en changeant la carte SD. -
5. On ne peut rien faire seul
Le projet était séduisant sur le papier, mais seuls depuis Paris, il n’était pas facile d’agir efficacement. Il a fallu convaincre nos collègues des pays avec lesquels nous travaillons.
Lors d’un séminaire avec l’ensemble des pays, une présentation est faite. L’adhésion est au rendez-vous. Le programme est lancé ! -
6. A la recherche du bon matériel
A ce stade, la principale difficulté a été de trouver un fournisseur qui propose des tablettes performantes à coût très raisonnable. Grâce à nos collègues présents à Pékin, ce fut chose faite. Une tablette Android de 10 pouces avec un processeur double cœur et un écran correct. Le prix ? 50 dollars avec la coque protectrice en silicone.
Pour trouver ces tablettes, nous avons exploré beaucoup de pistes en France, en Afrique et en Chine. Le choix a été un compromis entre la qualité et le prix, l’objectif étant d’équiper un maximum d’écoles.
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7. Maintenant le serveur
Une fois la maquette opérationnelle, il a fallu ensuite professionnaliser le développement. Nous avons pris appui sur Raspbian avec un serveur web Nginx. Pas de modification "maison", nous sommes restés dans le standard pour faciliter de futures évolutions. En parallèle, nous l’avons équipé de Kiwix-serve et de KA-lite. Rien de très compliqué. Concernant les contenus éducatifs, nous utilisons encore aujourd’hui des cartes SD de 128 Go pour pouvoir y loger Wikipedia offline et les vidéos française de la Khan Academy. -
8. Les premiers tests pays
Les démonstrations de l’utilisation du kit ont eu lieu dans deux pays : le Cameroun et Madagascar. Dans des conditions parfois difficiles, le kit a été bien accueilli et son utilisation a suscité beaucoup d’espoirs chez les professeurs présents. -
9. Lancement officiel du programme
Le 11 juin 2016, la première école numérique a été inaugurée à Madagascar, en présence de Mireille Le Van, secrétaire générale de la Fondation et Paul Rabary, ministre de l’éducation nationale malgache. Aujourd’hui, l’île compte 90 écoles numériques. -
10. Déploiement dans les pays et les écoles
Après le lancement à Madagascar, plusieurs pays ont reçu le kit pour équiper leurs écoles. Le matériel a été rassemblé dans un kit qui comprend deux serveurs Raspberry, 50 tablettes, un vidéoprojecteur et le nécessaire pour leur recharge.
Chaque établissement est responsable de la pérennité de son kit. -
11. Utilisation dans les écoles
A l’heure actuelle, 12 pays font partie du programme Écoles Numériques, principalement en Afrique subsaharienne. Dans les écoles, chaque élève utilise une tablette pour y suivre les contenus choisis par le professeur, également projetés sur un écran. -
12. Les bénéficiaires
Dans les écoles, les élèves mais aussi les professeurs s’approprient le matériel du kit numérique, et en particulier des tablettes. Retrouvez leurs témoignages dans la vidéo ci-dessous.
1 commentaire
Initiative très attendue. Maintenant il faut voir la nature des contenus avec chaque système éducatif afin d'adapter le kit aux réalités du terrain. Le continent africain doit passer à une autre phase dans l'usage et l'utilisation du numérique. Il faudra compter sur l'énorme potentiel qu'offre le numérique aujourd'hui pour booster la créativité inhérente chez ce jeune public. Bon vent au projet